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Trois ans après l’emballement médiatique sur « La Ligue du LOL », le licenciement de Vincent Glad par Libération jugé « sans cause réelle et sérieuse et vexatoire », le journal devra lui verser la somme de 50 000 € (Màj)

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22/07/2022

Une petite victoire pour Vincent Glad dans l’affaire de « La Ligue du LOL ». Le journaliste, alors pigiste régulier, avait été licencié de Libération en mars 2019 parce qu’il avait fondé la « Ligue du LOL », un groupe Facebook dont certains membres ont été accusés de harcèlement. Le journaliste vient de remporter son procès aux prud’hommes, le journal ayant été condamné le 12 juillet pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse et vexatoire » à son encontre, et devra lui verser la somme de 50 000 euros a fait savoir son avocate Clémentine Normand-Lévy à Marianne – Vincent Glad en réclamait 350 000, rapportait en décembre 2020 l’AFP.

Le quotidien a un mois pour interjeter appel. Le conseil de Vincent Glad s’est félicité de cette décision : « La justice a su mettre un terme à cette affaire de dérapage médiatique. Le fait est que la décision de licenciement prise par Libération à l’époque était purement marketing. ​​​​​​ » Sur les réseaux sociaux, le cabinet de Maître Normand-Lévy rappelait en substance l’affaire.

[…]

Marianne


07/06/2021

Article rédigé par le journaliste Alexandre Hervaud qui faisait partie de la Ligue du LOL et qui a été licencié par « Libération » :

Retour sur les corrections majeures apportées par le New York Times à sa couverture problématique de l’affaire “Ligue du LOL” en 2019, et les questions qu’elles posent sur la ligne adoptée par les médias français.

Le 12 février 2019, le New York Times emboitait le pas à l’hystérie collective de la presse française et publiait un article -en ligne et sur papier- consacré à l’affaire de “la Ligue du LOL”. Recyclant des accusations hâtives publiées sur Twitter et relayées illico par les médias français, ce papier s’intitulait “Facebook Group of French Journalists Harassed Women for Years” (“Un groupe Facebook de journalistes français a harcelé des femmes pendant des années”). En illustration, le quotidien avait opté pour une photo de manifestation parisienne pour la journée internationale des droits des femmes.

L’article était truffé d’accusations complotistes infondées (“ces hommes ont construit leurs carrières au détriment des femmes”)d’amalgames calomnieux (“la police française a reçu nettement plus de plaintes pour crimes sexuels l’an dernier car les victimes sont de plus en plus disposées à témoigner”) et dénué de contradictoire (aucun mis en cause n’avait été contacté) : en cela, le NYT ne faisait pas pire que la plupart des articles produits au même moment par la presse française, mais avec une résonance mondiale. L’article sera l’unique publication du quotidien américain sur le sujet.

Le 14 avril 2021, plus de deux ans après sa publication, le NYT a passé au karcher l’article en question, désormais titré “Accusations of Online Harassment Throw French Media Into Turmoil” (“Des accusations de cyber-harcèlement sèment la tourmente dans les médias français”). Pas moins de 12 passages ont été modifiés/ajoutés, le titre comme l’adresse URL ont été changés et, surtout, l’article est suivi d’un texte explicitant les corrections apportées. En quelques lignes, tout le storytelling mensonger lancé par l’article de Checknews/Libération, source de l’emballement médiatique international, est taillé en pièces :

Une précédente version de cet article faisait référence de manière imprécise à des accusations de cyber-harcèlement visant un groupe Facebook nommé la Ligue du LOL. A plusieurs reprises, l’article était trop général, suggérant ou affirmant carrément que l’ensemble du groupe était responsable pour des cas ciblés de harcèlement en ligne. En réalité, seulement quelques membres du groupe ont été accusés de plaisanteries obscènes, photomontages grossiers ou moqueries répétées, et non le groupe dans son ensemble. Cette caractérisation trompeuse du groupe était répétée dans le titre. La version précédente incluait un commentaire d’un membre de la Ligue du LOL qui faisait une confusion concernant l’année durant laquelle il avait créé le groupe Facebook. Il s’agissait de 2010, et non 2009. Des commentaires de certains des accusés faisaient également défaut à la version précédente.

Ces corrections du NYT atomisent la fable du groupe de cyberharceleurs coordonnés qui a coûté à plusieurs dizaines de personnes leur réputation, leur carrière, leur santé. En ciblant sans distinction plus d’une trentaine d’hommes et de femmes en raison de leur lien supposé à un groupe Facebook privé jamais dévoilé, les accusations initiales avaient entraîné un déferlement d’insultes et de menaces de mort ; de nombreux mis en cause en gardent de lourdes séquelles, plusieurs sont encore sous traitement médical. Le mea culpa du NYT n’élude pas pour autant les responsabilités, de gravité diverse, imputables à quelques individus et non à un collectif fantasmé.

[…]

La suite sur Medium

L’article du New York Times


06/02/2021

Deux ans après le scandale de la ligue du LOL, le récit médiatique qui s’est imposé à l’époque s’étiole. Si des femmes ont bien été harcelées sur Twitter au début des années 2010 par de jeunes journalistes et communicants, la coordination de raids de harcèlement depuis un mystérieux groupe Facebook n’a jamais été établie. Retour sur une faillite déontologique que la presse française préférerait oublier.

L’affaire commence par un article publié sur le site de Libération le vendredi 8 février 2019 au soir. Il répond à une question envoyée au service de vérification des informations du quotidien, Checknews, via une adresse anonyme : « La ligue du LOL a-t-elle réellement existé et harcelé des féministes sur les réseaux sociaux ? ». Après deux jours d’enquête, le journaliste Robin Andraca de Checknews publie un papier qui indique sans fard : « oui, sans aucun doute, la Ligue du LOL existe ».

Cet article provoque immédiatement la publication de témoignages choc, qui s’accumuleront durant tout le week-end. Plusieurs femmes mais aussi des hommes racontent sur les réseaux sociaux qu’autour de 2010 plusieurs personnes alors très influentes sur Twitter les ont harcelés. Les témoignages sont nombreux, et ces harcèlements sont attribués, parfois directement, d’autres fois implicitement, à cette « ligue du LOL ».

[…]

DES VICTIMES COLLATÉRALES

Marianne a pu recueillir le témoignage d’autres « victimes collatérales » de cette affaire, présentes sur le groupe Facebook « la ligue du LOL ». Leur nom a été diffusé sur internet et certaines ont perdu leur emploi sans qu’aucun fait précis ne leur soit reproché. Aucune d’entre elles ne nie la réalité du harcèlement que des femmes ont subi. Mais toutes regrettent d’avoir été assimilées à ces faits.

« Ma vie a changé du jour au lendemain, j’aurais pu me suicider, j’ai eu des envies fortes de passer à l’acte », raconte une femme membre du groupe, qui en veut terriblement à la presse qu’elle accuse d’avoir foulé aux pieds les principes déontologiques élémentaires : « Les journalistes ont un pouvoir énorme, ils doivent prendre en compte les responsabilités qui vont avec ».

Un autre explique avoir été désemparé face aux accusations : « Comment on prouve qu’on n’a pas fait quelque chose ? ». Il raconte avoir très vite pensé à ses enfants, « quand mes filles vont googler mon nom, c’est sur ça qu’elles vont tomber ? Papa était un harceleur de femmes ? ». Alors que certains bataillent publiquement pour restaurer leur image, lui contacte tous les médias qui ont, un jour, publié son nom pour effacer ces traces et retomber dans l’anonymat le plus complet.

Deux ans après, selon nos informations, plusieurs salariés licenciés en 2019 ont été blanchis par leur employeur dans le secret d’un chèque signé avec une clause de confidentialité. Seuls les deux journalistes de Libération sont en procédure prud’homale. Il n’y a pas encore eu de jugement pour Vincent Glad et Alexandre Hervaud a fait appel après avoir perdu en première instance. Autre suite judiciaire : la plainte déposée par la journaliste Léa Lejeune, l’une de celles qui ont témoigné en février 2019, contre Alexandre Hervaud pour « dénigrement professionnel, diffamation et harcèlement ». Mais « la 17e chambre du Tribunal Judiciaire de Paris a annulé l’intégralité de l’assignation de Mme Lejeune et l’a condamnée à me verser une indemnisation » rapporte Alexandre Hervaud.

[…]

Marianne


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